CLUZEAU Pierre-Antoine (1884 - 1963)
Pierre-Antoine Cluzeau naît le 1er septembre 1884 à Saint-Mandé, non loin de Saint-Maur-des-Fossés, où sa famille s'installera en 1904. Il ne quittera plus cette ville jusqu'à sa mort le 17 janvier 1963.
Très jeune, il manifeste un grand intérêt pour le dessin et suit, en amateur, des cours de la ville de Paris. Il est admis en 1908 à l'École Nationale des Beaux-Arts de Paris dans l'atelier de Luc-Olivier Merson (1846-1920), fervent défenseur du classicisme, puis de Raphaël Collin (1850-1916). Quatre ans plus tard, la rencontre avec M. Lochelongue, buriniste et aquafortiste, l'incite à pratiquer la gravure, technique dans laquelle son art s'épanouira pleinement. Il fréquente assidûment le Louvre et s’attache à suivre l’exemple des grands maîtres par le biais de la copie.
Dessinateur, peintre et graveur, il est reconnu par le public et par ses pairs en 1920 (Prix Dollet, Salon des Artistes Français) et 1924 (Médaille de bronze, Salon des Artistes Français). Il participe à de nombreux salons de 1914 à 1954 : salons des Artistes Français, de la Gravure originale en Noir, des Graveurs à l'eau-forte, des Indépendants, des Peintres de Montagne, des Amis des Arts de Saint-Maur.
Si les bords de Marne et les environs de Saint-Maur sont ses sujets de prédilection, les nombreuses vues de Paris témoignent de son intérêt pour la capitale. Lors de ses voyages à travers la France, il ne manque pas de réaliser des gouaches et des gravures de vues pittoresques qu’il affectionne.
Pendant la Première Guerre Mondiale, il est affecté à l’Hôpital du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne. On lui confie alors la décoration de la mosquée construite en 1916 dans le jardin. A ses moments perdus, Pierre-Antoine Cluzeau réalise des portraits des soldats coloniaux qui se remettent de leurs blessures. L’extrême sensibilité de l’artiste se révèle dans ses dessins.
Pierre-Antoine Cluzeau fait partie de cette génération d'artistes du début du Xxe siècle qui, s’ils maîtrisent parfaitement la technique, la composition et la couleur, réalisent des œuvres puissantes et laissent derrière eux le témoignage inestimable d'une époque en mutation.
Le musée de Saint-Maur a bénéficié de plusieurs donations de la part des enfants de Pierre-Antoine Cluzeau.
