La Tour de la taverne. Cour des Miracles
Pierre-Antoine CLUZEAU ( 1884 - 1963 )
Pierre-Antoine Cluzeau est fasciné par la cathédrale Notre-Dame de Paris. S’il réalise de nombreux dessins de l’édifice, il s’est aussi attaché à illustrer le roman de Victor Hugo. Dans ses 13 dessins à la mine de plomb ou à l’encre, il s’emploie à être le plus fidèle possible à la description narrative de Victor Hugo. Ainsi, son dessin fouillé et très sombre s’oppose au traitement des sources lumineuses qui renforce le côté dramatique des scènes.
La tour de la taverne
« Le lecteur n’a peut-être pas oublié qu’une partie de la Cour des Miracles était enclose par l’ancien mur d’enceinte de la ville, dont bon nombre de tours commençaient dès cette époque à tomber en ruine. L’une de ces tours avait été convertie en lieu de plaisir par les truands. Il y avait cabaret dans la salle basse, et le reste dans les étages supérieurs. Cette tour était le point le plus vivant et par conséquent le plus hideux de la truanderie. C’était une sorte de ruche monstrueuse qui y bourdonnait nuit et jour. La nuit […], on reconnaissait toujours la joyeuse tout au bruit qu’elle faisait, à la lumière écarlate qui, rayonnant à la fois aux soupiraux, aux fenêtres, aux fissures des murs lézardés, s’échappait pour ainsi dire de toutes ses pores. »
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Livre X, chapitre III