Cette œuvre rend compte de l’intérêt que le peintre saint-maurien porte à ses contemporains dont il représente le travail quotidien, sans aucune idéalisation. Sous l’influence de Millet, paysans et ouvriers quittent enfin le statut d’éléments de décor pour accéder au premier plan des œuvres.
Clément Quinton a réalisé de nombreux tableaux illustrant le travail dans les carrières et en particulier le rôle qu’y jouaient les chevaux, de puissants percherons ou boulonnais.
Les chevaux qui composent les attelages dans les carrières ont chacun un rôle bien spécifique. Le cheval de tête est une bête docile qui connaît les trajets par cœur. Il s’arrête spontanément en haut de la pente afin de permettre au conducteur de mettre le frein. Viennent ensuite les chevaux de sous verge. Ce sont de jeunes animaux qui sont placés là en apprentissage. Leur nombre varie en fonction de la charge à tirer. Ils pouvaient être, comme le montre le tableau, placés en double rangée. Enfin, vient le limonier, placé à l’arrière, au niveau du brancard. C’est le cheval le plus lourd et le plus fort, capable d’amortir les secousses engendrées par les trous de la route. Leurs colliers, qui pouvaient peser jusqu’à 19 kg, étaient souvent rehaussés de couleurs. Comme en témoigne cette œuvre, le bleu était beaucoup utilisé pour les attelages de carrière.
Les carriers, eux aussi, avaient une tenue bien spécifique : une chemise de coton, un pantalon de velours, une large ceinture de force rouge ou bleue et des chaussures en cuir. Ici, Clément Quinton dynamise la composition du tableau grâce au cheminement du convoi en diagonale. Telle une photographie, cette œuvre pleine de vie immortalise un instant précis alors que le carrier lève son fouet.