Translation des reliques de saint Maur
Ernest-Augustin GENDRON ( 1817 - 1881 )
Cette œuvre fut donnée à l'église Saint-Nicolas de Saint-Maur-des-Fossés par la famille Gendron en 1842. Elle est conservée au musée depuis 1941. Gendron a réalisé une copie de l'œuvre de Ridolfo del Ghirlandaio (1483–1501), fils et élève de Domenico Ghirlandaio (1449–1494) : La Translation du corps de saint Zenobe, 1517 aujourd'hui conservée à la Galerie de l’Académie à Florence.
Selon la légende, saint Maur (vers 512–584), né dans une famille patricienne de Rome, entre au monastère du Mont-Cassin, alors dirigé par saint Benoît de Nursie dont il devient le disciple. Une fois sa formation achevée, saint Benoît l'envoie, à la demande de l'évêque du Mans, en mission en Gaule pour y diffuser la Règle bénédictine. Après maintes pérégrinations ponctuées de miracles, saint Maur établit une communauté bénédictine à Glanfeuil, en Anjou, avec l'aide d'un puissant seigneur local, Florus, fidèle de Théodebert Ier, roi d'Austrasie (534–547). En 868, les moines de Glanfeuil, fuyant les invasions normandes, trouvent refuge grâce à l'empereur Charles le Chauve dans l'abbaye de Saint-Pierre-des-Fossés. Ils y déposent les reliques de leur saint patron. C'est à cette époque que l'abbaye des Fossés devient le centre du culte de saint Maur. L'abbaye Saint-Pierre-des-Fossés, fondée par le diacre Blidegisile soutenu par Nantilde, mère de Clovis II, prend le nom de Saint-Maur-des-Fossés au XIIIe siècle. En effet, l'abbaye bénéficie alors du pèlerinage rendu à saint Maur pour la guérison de la goutte et des maux de jambe : les miraculés laissaient leur béquille dans le sanctuaire.
La scène représentée ici raconte un événement du IXè siècle. Les reliques, enfermées dans un écrin en bois recouvert d'un tissus de velours rosée et surmonté d'une croix et d'un ange ailé, traversent la ville. Le Duomo sur la droite de la composition et la Tour du Palazzo Vecchio qu'on aperçoit dans le fond situent la scène à Florence à l'époque de la Renaissance.