8 mars 2016
Cette sculpture en faïence représente une allégorie de la Marne. Cette œuvre concilie les deux passions d’Édouard Cazaux : la céramique et la sculpture.
Pour la représentation de la Marne, Édouard Cazaux a pris pour modèle une femme nue à demi allongée, posture influencée par l’histoire de l’art.
Posée sur un socle étroit et rectangulaire, la femme est assise, les jambes allongées devant elle, la jambe droite passant au dessus de la jambe gauche. Le haut du corps relevé, elle s’appuie fermement sur le sol avec son bras droit, puissant, vertical, alors que le bras gauche s'étend vers le genou sur lequel sa main se pose avec délicatesse. La tête, légèrement penchée sur l’épaule gauche garde une attitude de rêverie sereine. Cette simplification des formes est caractéristique des sculptures de cette période. Les spécialistes parlent de visage à l’aspect félin. Cazaux a privilégié une construction géométrique qui repose sur des triangles opposés, aux angles extérieurs arrondis, pour éviter de briser la ligne de contour.
Contrairement aux représentations féminines élancées et dansantes que l'on retrouve dans ses décors sur faïence, Édouard Cazaux représente ici une femme au corps robuste. Le musée possède également une autre Marne de taille presque similaire, mais en terre cuite. La Marne placée sur les bords de Marne, quai Winston Churchill à La Varenne-Saint-Hilaire reprend la même position. Toutefois, la sculpture en pierre présente des formes légèrement plus stylisées. A propos de sa sculpture, Édouard Cazaux indique : « J’ai taillé dans la pierre une Marne, non pas celle des batailles, mais une vision de la femme, celle que nous aimions en ces temps-là ».