4 juillet 2015 - 6 septembre 2015
Si de nombreux artistes ont rendu hommage à cette beauté presque sauvage de la rivière, certains d’entre eux, comme Pierre-Antoine Cluzeau (1884-1963), ont immortalisé dans leurs peintures et gravures les nombreuses activités qui animaient les bords de Marne et de Seine.
Dans Le Moniteur universel du 12 décembre 1864, Théophile Gautier évoque ainsi la boucle de Saint-Maur : « Cette portion de la Marne, que la batellerie ne fréquente plus, trouvant plus court et plus commode de prendre le canal de Saint-Maur, est retournée doucement à l’état sauvage. […] Les chemins de halage, devenus inutiles, se sont peu à peu effacés et n’étant plus rasées par les cordes de traction, toute les folles herbes aquatiques s’en sont donné à cœur joie.» En effet, grâce à la construction, en 1822, du canal de Saint-Maur, à l’étranglement de la boucle, les bateaux évitent un détour de douze kilomètres, ainsi que les multiples îles qui y rendaient la navigation difficile.
Si de nombreux artistes ont rendu hommage à cette beauté presque sauvage de la rivière, certains d’entre eux, comme Pierre-Antoine Cluzeau (1884-1963), ont immortalisé dans leurs peintures et gravures les nombreuses activités qui animaient les bords de Marne et de Seine. Péniches, bateaux-lavoirs, ports industriels et marchands, lavandières et mariniers peuplent ses œuvres.
Clément Quinton (1851-1921) a laissé de précieux témoignages des chemins de halage. Avant d’être motorisées, les péniches étaient tirées à l’aide d’un cordage depuis la rive. Certains bateliers remorquaient eux-mêmes leurs péniches. Pour les tonnages plus importants, ils utilisaient la force animale, essentiellement celle des chevaux. Dès le milieu du XIXe siècle, les remorqueurs à vapeur, qui pouvaient tirer plusieurs péniches à la fois, remplacent peu à peu la traction humaine et animale. Il faut attendre les années soixante pour que la motorisation généralisée des péniches et l’utilisation des pousseurs fassent disparaître chemins de halage et remorqueurs.